Sunday, October 30, 2005

Pou vous offre de quoi vous gratter la tete

Je profite du fait que mon doux Cloporte soit encore dans les bras de Morphée pour glisser subrepticement un nouveau post dans son blog.

Un post que j’aurais voulu court, mais qui ne le sera surement pas, tant il y a à dire sur ce merveilleux site qu’est  http://gallica.bnf.fr/.

Qu’est ce que Gallica ? Si l’on se réfère à leur charte documentaire, ‘‘ l’appellation « Gallica » depuis 1997 désigne l’offre numérique de la BnF (ndlr : Bibliothèque nationale de France) destinée au public distant.’’. Si cette description est exacte, je la trouve personnellement bien trop froide pour un site qui vous offre une formidable expérience à travers l’histoire.

Le but de Gallica est de permettre au public d’accéder à des documents difficiles à se procurer. On y trouve certes les œuvres plus ou moins complètes des auteurs les plus célèbres (Hugo, Baudelaire,…), mais aussi de maints autres auteurs, célèbres en leur temps, mais dont la gloire s’est estompée avec le temps.

Tout cela est bien sympathique mais bon, malgré les lettres et documents inédits, cela ne vaut pas un bon vieux livre (j’avoue adorer l’odeur des vieux livres). En plus, chez les petites bêtes, on est des scientifiques donc on ne peut pas prendre le risque d’aller sur un site uniquement littéraire (notre réputation de purs scientifiques s’en ternirait).

Seulement voilà, Gallica, c’est bien plus que ca (j’étais tenté de faire un clin d’œil publicitaire avec « Gallica, c’est plus fort que toi !!», mais bon…). En plus des ouvrages précités, Gallica fournit  une multitude de documents multimédia, dont une bonne partie regroupée sous forme de dossiers. On y trouve, par exemple :
  • des fonds sonores (archives de la parole) ou l’on peut entendre la voix de Guillaume Appolinaire, et d’hommes politiques français.  Mon coup de cœur : Marie (lu par Appolinaire lui-même – C’est surprenant comment la lecture de la poésie a changé)

  • Un dossier voyage en France où l’on trouve les récits de français et étrangers sur leurs péripéties et voyages à travers la France. Mon coup de cœur : “A narrative of a three years' residence in France, principally in the Southern departments, from the year 1802 to 1805 : including some authentic particulars respecting the early life of the French Emperor, and the general inquiry into his character.“ par Anne Plumptre

  • Un formidable dossier sur les sociétés savantes en Aquitaine et Lorraine .Je ne sais combien j’ai passé de temps à lire et relire les archives de l’académie des sciences art et belles lettres de Bordeaux – On peut ainsi suivre l’évolution en matière de sciences (math, physique, chimie, météorologie), histoire, géographie… dans la région bordelaise. On se prend au jeu de suivre la carrière de chacun des membres de cette élite au fil du temps – leurs premiers papiers pour l’académie, leur admission, leurs discours,… concluant par leur disparition, présentée par un hommage offert par leur remplaçant. On peut aussi apprécier, à plus long terme, les différentes directions prises par l’académie, plus ou moins scientifique selon les périodes. Aucun coup de cœur particulier, tellement je me suis régalé à la lecture de l’ensemble. Une seule note – pour tous ceux qui aiment parler du bon vieux temps pendant lequel la vie était plus saine et bien meilleure qu’aujourd’hui. A Bordeaux, au milieu du XIXème siècle, l’espérance de vie moyenne était de … 35 ans ! (Evidemment, les membres de l’académie faisaient partie de la classe privilégiée et avaient une espérance de vie 2 fois supérieure). Cette espérance pouvait de plus varier énormément en période de prospérité ou famine. Donc, avant de ne jurer que par le bio et les médecines naturelles, rappelez-vous des conséquences que cela a eu a grande échelle.

  • Enfin, un dernier dossier dont je voudrais parler est celui fait en partenariat avec la library of congress à Washington. Il est d’actualité et concerne tous les expatriés français aux USA, puisqu’il s’agit de présenter la France en Amérique. Beaucoup de documents passionnants, comprenant des récits, au jour le jour, d’explorateurs, mais aussi des dictionnaires bilingues et des précis de grammaire sur les langues dites «indiennes ». Une richesse inestimable. Un coup de cœur un peu particulier – allez sur ce lien et lisez en les premières pages – vous ne le regretterez surement pas(.

Bref, un formidable site, qui peut vous scotcher devant l’ordinateur pendant des heures, surtout lorsque l’on sait que tous les documents (exceptés ceux non hébergés directement par la bibliothèque) peuvent être sauvés dans leur intégralité sous format PDF.

Comme je le craignais, le post est plus long que prévu et, entretemps, Cloporte s’est levée, a déjeuné, et se prépare à travailler sur ses devoirs. Un autre dimanche de folie en perspective.